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evangile_selon_le_spiritismeLivre : L'Evangile selon le spiritisme
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Jeanne d’Arc, par elle-même, dicté à Ermance Dufaux

Passages commentés

Jeanne d'arc par elle-même

Jeanne d’arc par elle-même

Nous sommes en 1855, sous le règne de Napoléon III. Le 15 mai s’ouvre l’exposition universelle de Paris qui durera jusqu’au 15 novembre. On assiste à l’ouverture de la ligne de chemin de fer Lyon-Valence, permettant la liaison directe entre Paris et Montpellier. En septembre 1855, la prise de Sébastopol marque le début de la défaite russe lors de la guerre de Crimée.

Le spiritisme en France

Victor Hugo, alors en exil à Jersey, se livre quasi quotidiennement à des séances spirites.
Pourtant, ce n’est que cette année-là, en mai 1855 exactement, qu’Allan Kardec, qui n’est toujours que « Hippolyte Léon Denizard Rivail », assiste pour la première fois à une séance spirite. C’était chez Mr Plainemaison, 18 rue Grange Batelière, à Paris. Voici ce qu’il en dira plus tard : « Ce fut là, pour la première fois, que je fus témoin du phénomène des tables tournantes, sautantes et courantes, et cela dans des conditions telles que le doute n’était pas possible. (…) J’y vis aussi quelques essais très imparfaits d’écriture médiumnique sur une ardoise à l’aide d’une corbeille. Mes idées étaient loin d’être arrêtées, mais il y avait là un fait qui devait avoir une cause. J’entrevis, sous ces futilités apparentes et l’espèce de jeu que l’on faisait de ces phénomènes, quelque chose de sérieux et comme la révélation d’une nouvelle loi que je me promis d’approfondir. »
Dès lors, il se lance dans l’étude raisonnée et expérimentale du spiritisme dont il posera les bases doctrinales et scientifiques et qui aboutira donc, 2 ans plus tard, au Livre des Esprits (la première édition sortira le 18 avril 1857).
Un an plus tard, en avril 1858, est constituée la Société Parisienne des Études Spirites avec l’aide de la famille Dufaux dont les filles sont psychographes (ou médiums écrivains). La jeune Ermance Dufaux met sa médiumnité au service d’Allan Kardec et de son groupe.
Ermance Dufaux de la Jonchère
Elle est née en 1841 et n’a donc que 14 ans lorsqu’elle écrit, en seulement 15 jours, cette vie dictée d’outre-tombe, ouvrage émouvant, mais aussi riche de détails historiques précis.
Bien que très jeune, elle avait déjà écrit, l’année précédente, la biographie de Louis IX, dicté par lui-même (texte censuré puis perdu) et elle écrira encore, en 1858, Louis XI par lui-même (nous sommes à la recherche de l’intégralité du texte). Par la suite, elle publiera des livres sur le savoir-vivre, la broderie, les soins et l’hygiène ou l’enfant et la famille.

Son ouvrage

La précoce médiumnité de cette adolescente fut observée et contrôlée par Allan Kardec, qui écrivait dans la Revue Spirite de mars 1858 : «En parlant de l’histoire de Jeanne d’Arc, dictée par elle-même, nous avons dit que Mlle Dufaux avait écrit de la même manière l’histoire de Louis XI. Ce travail, l’un des plus complets en ce genre, contient des documents précieux au point de vue historique.
Au point de vue spirite, c’est l’un des plus curieux échantillons des travaux de longue haleine produits par les Esprits. À cet égard, deux choses sont particulièrement remarquables : premièrement, la rapidité de l’exécution (quinze jours ont suffi pour dicter ce récit) ; secondement, le souvenir si précis qu’un Esprit peut conserver des événements de la vie terrestre. À ceux qui douteraient de l’origine de ce travail et en feraient honneur à la mémoire de Mlle Dufaux, nous répondons qu’il faudrait en effet d’une enfant de 14 ans une mémoire bien phénoménale, d’un talent d’une précocité non moins extraordinaire, pour écrire d’un seul trait un ouvrage de cette nature ; mais à supposer que cela fût, nous demanderons où cette enfant aurait puisé les explications inédites de cette fabuleuse épopée. Des diverses histoires écrites par son entremise, celle de Jeanne d’Arc est la seule qui ait été publiée. Nous faisons des vœux pour que les autres le soient bientôt et nous leur prédisons un succès d’autant plus grand que les idées spirites sont aujourd’hui infiniment répandues.»
Il dira aussi, toujours dans la Revue Spirite de mars 1858 : « C’est une question que l’on nous a bien souvent posée, de savoir si les Esprits, qui répondent avec plus ou moins de précision aux demandes qu’on leur adresse, pourraient faire un travail de longue haleine. La preuve en est dans l’ouvrage dont nous parlons ; car ici ce n’est plus une série de demandes et de réponses, c’est une narration complète et suivie comme aurait pu le faire un historien, et contenant une foule de détails peu ou point connus sur la vie de l’héroïne. A ceux qui pourraient croire que mademoiselle Dufaux s’est inspirée de ses connaissances personnelles, nous répondrions qu’elle a écrit ce livre à l’âge de quatorze ans ; qu’elle avait reçu l’instruction que reçoivent toutes les jeunes personnes de bonne famille, élevées avec soin, mais qu’eût-elle une mémoire phénoménale, ce n’est pas dans les livres classiques qu’on peut puiser des documents intimes que l’on trouverait peut-être difficilement dans les archives du temps. Les incrédules, nous le savons, auront toujours mille objections à faire ; mais pour nous, qui avons vu le médium à l’œuvre, l’origine du livre ne saurait faire aucun doute. »

Si Jeanne d’Arc vivait à notre époque…

Difficile d’imaginer ce que furent réellement les prouesses réalisées par Jeanne d’Arc. Pour nous y aider, laissons la parole à Pierre Jovanovic qui, dans son livre Enquête sur l’existence des Anges Gardiens, fait vivre, pour un instant, Jeanne d’Arc dans notre époque moderne.
« Pour bien nous rendre compte de ce qui arrivé à Jeanne d’Arc, transposons un instant les événements de sa vie de nos jours, et, puisque les bergères n’existent plus, imaginons à sa place une jeune fille noire, vierge, âgée de seize ans, caissière de supermarché, catholique pratiquante, nommée Joan Arrow.
Joan entend une voix intérieure lui expliquer qu’elle doit se rendre à la Maison-Blanche pour y rencontrer le Président. Là, elle devra lui demander des forces de police pour l’aider à combattre les trafiquants de drogue. Par une série de coïncidences invraisemblables, Joan se rend à Washington alors qu’elle n’a pas un cent en poche, rencontre le Président alors qu’il faisait son footing et lui parle. Elle finit par le convaincre, ainsi que ses conseillers, de lui donner deux ou trois unités spéciales antigang pour nettoyer le pays des « dealers »… A la tête de ces unités, elle qui n’a jamais mis les pieds dans un commissariat ou une académie, et toujours à l’aide de ses « voix », Joan nettoie en quelques mois Atlanta, New York, Detroit et Miami de tous les vendeurs de drogue. Les trafiquants, effrayés par sa puissance, moyennant plusieurs millions de dollars, achètent les fonctionnaires de la ville de Los Angeles où elle vient justement d’entamer son nettoyage massif.
Arrêtée par la police de Los Angeles pour excès de vitesse, elle est passée à tabac par une dizaine de policiers, violée, torturée, avant d’être livrée aux psychiatres qui décident de l’interner parce qu’elle affirme entendre la voix de l’archange Michael. Dans l’asile, un jour de promenade, les vrais malades mentaux l’attachent et la brûlent pour « voir ce que ça fait ». Fin.
Cela paraît totalement stupide comme scénario, mais c’est exactement ce qui arrivé à Jeanne d’Arc, dite « la Pucelle d’Orléans », fille de laboureurs, voilà cinq siècles de cela et qui représente aujourd’hui l’une des plus grandes énigmes de l’Histoire : on a recensé plus de treize mille documents historiques, assortis de dix mille ouvrages et dossiers écrits sur elle, ce qui laisse supposer que son activité militaire dura au moins une bonne trentaine d’années.
Pourtant la carrière de cette adolescente ne dura que deux ans (de 1429 au 30 mai 1431) ce qui tend à donner un certain poids à ces supposées voix à l’origine de sa croisade contre les Anglais. »

Écoutons donc un passage :

Née d’un simple laboureur, ma vie eût dû être calme et paisible, comme le ruisseau inconnu qui coule sur le gazon ; il n’en fut pas ainsi : Dieu ne le voulut pas. Ce ne fut pas l’ambition, mais les ordres impérieux du Ciel qui me firent sortir de mon humble condition. À mes yeux les fleurs des champs étaient mille fois plus belles que les pierreries des rois, et je considérais la gloire comme un flambeau qui brûle le papillon qui ose s’en approcher.
Je ne m’enorgueillis pas de ma mission, la regardant comme une goutte de rosée échue par hasard à un brin d’herbe qui la laisserait bientôt tomber, pour se sécher comme ses semblables. A peine cette carrière m’eut-elle été ouverte, que mille obstacles surgirent pour me décourager : je doutai alors du Ciel et de moi-même, mais Dieu ne m’abandonna pas, de nouvelles apparitions vinrent me rassurer : Il voulait seulement me montrer que, sans Lui, je ne pouvais rien ; que j’étais comme les roues qui font marcher le char, mais qui sont inutiles si une force étrangère ne leur donne pas le mouvement. Il voulait chasser de mon âme l’orgueil qui s’en fût indubitablement emparé, si Sa prévoyante sollicitude ne m’eut pas dévoilé ma faiblesse. Voir ma patrie libre des fers honteux qui la retenaient captive, c’était le plus doux rêve de ma jeune vie ; une vague tradition du foyer paternel disait qu’une femme le réaliserait, et le Tout-Puissant, par un miracle, m’apprenait que cette femme c’était moi !… moi l’humble vierge de Domrémy !… Quel être si parfait n’eût senti à cette pensée son âme tressaillir d’orgueil ? La révélation m’anéantit ; le Démon m’attaqua ; Dieu le vainquit pour moi.
Je m’attendais à trouver une route large et facile qui me mènerait au but, au milieu de mille fleurs : mais hélas ! Des rochers, des précipices à chaque pas me barraient le passage. Tous mes efforts, toutes mes tentatives demeuraient inutiles : Dieu alors me prenait par la main ; Il me faisait gravir les uns et franchir les autres. Je reconnus mon impuissance, et j’appris à tout attendre de Lui, de Lui seul. Je trouvais des épines là où j’attendais des fleurs ; elles m’étaient bien pénibles, mais elles éloignaient mes pas de l’abîme que je côtoyais. Toujours le vent me faisait ployer, quand je croyais être assez forte pour le braver ; mais la main qui m’avait placée au milieu de l’orage m’empêchait d’être brisée.
Pour que je ne devinsse pas inutile pour ne pas dire nuisible aux projets du Ciel, il fallait qu’un guide sûr me maintînt dans la bonne voie : Dieu permit à ses saints de tomber sous mes sens, en prenant des formes visibles. Ces visions étaient pour moi comme l’aimant qui dirige toujours vers le nord l’aiguille de la boussole ; j’étais sûre de ne pas m’égarer en suivant leurs conseils ; que ne les ai-je toujours écoutés !
Devenue l’émule des Dunois, des La Hire, des Xaintrailles, je n’en fus pas plus heureuse : le bonheur ne se trouve pas dans les palais, comme les hommes le pensent, mais plus souvent dans les chaumières et dans le cœur des humbles. Les plaisirs mondains sont comme les fleurs de l’Ephémère ; mais ceux que donne le devoir sont comme celles de l’Immortelle, qui ne se fanent jamais.
La levée du siège d’Orléans, la journée du sacre et les victoires remportées par les Français étaient pour moi des événements heureux ; mais ils ne me donnaient pas ce bonheur pur que je goûtais dans la chaumière ; je regrettais mes couronnes de bleuets et de pâquerettes et la quenouille que je filais à l’ombre des vieux noyers. J’espérais revoir mes riantes montagnes… Hélas ! Ma mission accomplie, il fallut encore rester : les vœux du Roi et de la France me retinrent… peut-être aussi les miens.
Prières, avis, menaces, mes célestes protecteurs n’épargnèrent rien pour me sauver : hélas ! On eût dit qu’un fatal bandeau dérobait à ma vue le gouffre qui devait m’engloutir. Mon imprudence me donna de nouveaux droits à la gloire : au titre de libératrice je joignis celui d’infortunée ; j’achetai l’un au prix de mon bonheur et l’autre au prix de ma vie. Le malheur sacre les héros comme le sang sacrait les élus du cirque ; sous un buisson d’épines, la gloire, comme la violette, paraît plus belle aux yeux de tous ; épurée par le malheur, elle est pour ainsi dire entourée d’un cercle de feu que le serpent de l’envie n’ose approcher.
Si j’ai perdu sur la terre un bonheur passager, l’innocence de ma vie, les chaînes de la prison et les flammes du bûcher m’en ont acquis un qui ne passera jamais.

Livres d’Hermance Dufaux

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