Panier
Votre panier est vide.
Vous pourriez aimer
0

Paul et Etienne

Passages commentés

Paul et Etienne

Paul et Etienne

L’histoire

Saül de Tarse est un jeune docteur de la Loi, un pharisien fanatique et vaniteux, doué d’une forte personnalité et d’une intelligence aiguë, débordant d’orgueil, promis à une brillante carrière au sein du Temple de Jérusalem et voué à la fonction suprême de Rabbin du Sanhédrin, tribunal religieux et civil de la Palestine antique. Sa vie amoureuse n’en est pas moins prometteuse puisque son amour pur et partagé avec la jeune Abigail lui laisse entrevoir une vie conforme à ses exigences religieuses. Le jeune Saül est un fervent défenseur de la Loi de Moïse qu’il s’applique à faire respecter dans sa plus stricte acception, ne tergiversant et ne s’apitoyant devant rien ni personne pour faire appliquer cette Loi. Sa rencontre avec Etienne, un jeune disciple et prédicateur du Chemin – ces premières communautés de chrétiens créées par les apôtres de Jésus qui sont des lieux charitables d’accueil des affligés et des malades mais aussi des lieux de prière et de diffusion de la parole du Christ- va exacerber en lui cette fureur concernant la stricte observance de la Loi mosaïque selon son interprétation. Le calme, la paix et la résignation d’Etienne ne renonçant pas à l’amour de Jésus Christ malgré les tortures physiques qui lui seront infligées par Saül vont conduire ce dernier à redoubler de violence dans les persécutions qu’il infligera aux adeptes fervents du Christ. Mais Saül ignore qu’Etienne, l’objet de toutes ses projections haineuses, est aussi le frère d’Abigail, sa promise. Et ce n’est qu’au moment du supplice final d’Etienne, lors de son exécution, que le frère et la soeur, perdus de vue depuis longtemps déjà, se retrouveront, dans un moment unique d’émotion soutenu par leurs prières ardentes.
L’un comme l’autre, dans cet ultime souffle de vie, pardonneront à Saül qui verra même sa future union avec Abigail bénie par Etienne.
Mais Saül, loin de s’apaiser, et fort des nouvelles fonctions religieuses qu’il occupe désormais à Jérusalem et qui lui confèrent tous les pouvoirs, bascule dans une cruauté presque hallucinatoire en intensifiant les persécutions de tous les disciples ou sympathisants de l’église du « Chemin », dans une indifférence criminelle. Il s’éloigne d’Abigail qu’il abandonne pendant de long mois jusqu’au jour où, « capitulant face à la nostalgie et l’amour qui dominaient son âme » il revient vers elle pour reconquérir son affection. Il retrouve alors sa promise malade, vivant ses derniers jours mais apaisée et illuminée par les douces paroles du Christ qu’Ananie, un vieux prédicateur avait partagé avec la douce jeune fille. Ce messie, tant attendu par les Pharisiens et promis par les textes bibliques anciens était déjà venu et ses paroles avaient ravi l’esprit de la jeune Abigail. Cette idée, inacceptable et impensable pour Saül, va le conduire, après le décès d’Abigail, à élargir ses persécutions dans les villes voisines de Jérusalem et à partir à la recherche de ce prédicateur qui a converti l’élue de son coeur. Ainsi, il prend la route pour Damas.
Pendant ces trois journées de voyage sur le chemin de Damas, Saül va vivre une véritable révolution intérieure. Dans un examen introspectif, il va repasser sa vie au crible : sa jeunesse, ses aspirations, son rapport à la Loi de Moïse… mais de toutes ses cogitations, celles concernant Etienne et Abigail prennent l’ascendant. «Pourquoi le frère et la soeur de Corinthe avaient-ils acquis un tel ascendant sur tous les problèmes touchant à son égo ? ».
« A un moment donné, cependant, alors qu’il venait à peine de s’éveiller de ses angoissantes cogitations, il s’est senti enveloppé d’une lumière différente de celle du soleil. Il avait l’impression que l’air s’ouvrait comme un rideau sous une pression invisible et puissante… La vision, néanmoins, semblait se dilater à l’infini. Une autre lumière baignait ses yeux éblouis, et sur le chemin que l’atmosphère déchirée lui montrait, il vit apparaître la figure d’un homme d’une majestueuse beauté, lui donnant l’impression qu’il descendait du ciel à sa rencontre. Sa tunique était faite de points lumineux, ses cheveux touchaient ses épaules, à la nazaréenne, ses yeux magnétiques rayonnaient d’affection et d’amour, illuminant sa physionomie grave et tendre où planait une divine tendresse.
Le docteur de Tarse le contemplait avec une profonde stupéfaction, et c’est alors que dans une inflexion de voix inoubliable, l’inconnu s’est fait entendre :
– Saül !… Saül !… pourquoi me persécutes-tu ?
Le jeune tarsien ne savait pas qu’il s’était instinctivement agenouillé. Sans pouvoir définir ce qui se passait, son coeur s’est serré dans une réaction désespérée. Un indicible sentiment de vénération s’est entièrement emparé de lui. Qu’est-ce que cela signifiait ? Qui était cette figure divine qu’il en-trevoyait dans le spectacle du firmament ouvert et dont la présence inondait son coeur oppressé d’émotions inconnues ?
Tandis que ses compagnons entouraient le jeune agenouillé, sans rien entendre ni voir, bien qu’ils aient tout de suite perçu une grande lumière dans le ciel, Saül interrogeait d’une voix tremblante et craintive :
– Qui êtes-vous, Seigneur ?
Auréolé d’une lumière balsamique et sur un ton d’une incroyable douceur, il a répondu :
– Je suis Jésus !…
Alors, le fier et inflexible docteur de la Loi, pris de sanglots, s’est penché vers le sol. On aurait dit que l’impulsif rabbin de Jérusalem avait été blessé à mort, ressentant d’un coup la destruction de tous les principes qui avaient forgé son esprit et qui l’avaient guidé jusqu’à présent dans sa vie. Devant ses yeux, il avait, maintenant, ce Christ magnanime et incompris ! Les prédicateurs du « Chemin » ne s’étaient pas trompés ! La parole d’Etienne était la vérité pure ! La croyance d’Abigail était le vrai chemin. C’était bien le Messie !
Il ressentit une indicible honte de son passé cruel… Il aurait voulu parler, se punir, clamer ses infinies désillusions, jurer sa fidélité et son dévouement au Messie de Nazareth, mais l’affliction sincère de son esprit repenti et lacéré lui coupait la parole.
C’est alors qu’il a remarqué que Jésus s’approchait et le dévisageant affectueusement, le Maître a touché ses épaules avec tendresse et lui dit sur un ton paternel :
– Ne regimbe pas contre les aiguillons !…
Saül a compris… Des larmes surgirent de son coeur amer… A cet instant même, dans l’auguste sanctuaire de son esprit, il jura de se consacrer à Jésus pour toujours ».
Dès lors et jusqu’à la fin de sa vie, Saül, devenu Paul après avoir reçu le Baptême, fut guidé dans sa mission par Jésus, grâce à la proximité et à l’aide spirituelle que ne manqueront jamais de lui témoigner Etienne et Abigail.

La conversion

Les débuts de la conversion spirituelle de Paul furent marqués par une retraite de trois années passées dans le désert, par la solitude et le rejet de ses anciens amis qui le considèrent comme un fou et par sa famille pour laquelle il représente une honte absolue. Afin de parfaire son dépouillement et ne vivre que de son travail manuel, il reprend le métier de tisserand appris dans sa première jeunesse.
Ce sont les apôtres du «Chemin» à Jérusalem, qu’il a autrefois persécutés avec tant d’acharnement, qui lui ouvriront les portes d’une nouvelle existence. Avec eux, Paul va désormais entreprendre un immense travail d’évangélisation qui le conduira à travers l’Asie, la Macédoine puis, Rome et l’Espagne. Partout, il sèmera les graines de la parole de Jésus, travaillant avec acharnement et humilité au détriment de sa santé. Les bienfaits rendus à des nécessiteux, des améliorations ou des guérisons de malades, les consolations apportées à ceux qui se trouvent dans un désespoir extrême ne manqueront pas. « Dans tous les coins où il passait, Paul de Tarse enseignait le travail et la résignation, la paix de la conscience et le culte du bien ». Dans bien des lieux, il subira aussi les persécutions et tortures qui étaient infligées aux adeptes de l’Evangile. Si le doute s’empare parfois de son esprit, jamais il ne faillit dans sa mission. Tout au long de ses voyages, il s’applique également à rédiger ses célèbres Épîtres, avec l’objectif de les diffuser auprès des Eglises déjà constituées mais aussi pour transmettre aux générations futures le message du Christ. « Ces documents sublimes, écrits très souvent à l’heure d’angoisses extrêmes, ne se destinaient pas à une église particulière mais à la chrétienté universelle ».

C’est à Rome, en l’an 64, que s’achève son existence, dans un climat de tyrannie absolue infligée par l’Empereur Néron à l’égard des chrétiens.

Un mouvement en marche

Au-delà de l’aspect résolument historique de cet ouvrage, où nous assistons, pas à pas, à la naissance du christianisme après la mort du Christ et les débuts de sa propagation, le récit nous ouvre les portes du coeur et de l’esprit de Paul. Il nous emmène dans l’univers intime de cet homme qui voit sa vie basculer sur le chemin de Damas, il nous entraine vers des émotions qui ne nous laissent pas indemnes, il nous ouvre des portes sur le monde spirituel en nous enseignant que l’Amour est le remède de tous les maux…

Livres de Chico Xavier

Pin It on Pinterest

Share This