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Livre l'obsession de Allan KardecLivre : L'obsession
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Des livres et des anecdotes : Que ton règne vienne

Des anecdotes

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L’auteur

Plus connue sous le nom d’Amélia Rodrigues, elle est une remarquable poétesse, un professeur émérite, une écrivaine et une dramaturge de grande culture en cette fin du 19ème siècle. Après sa désincarnation, elle poursuivra son travail sur le plan spirituel avec l’Esprit Joanna de Angelis.

Son ouvrage

Il est dicté au médium Divaldo Franco dans le courant de l’année 1966. Il s’agit d’un premier volume d’une série voulant portée un nouveau regard sur l’Evangile.

Ecoutons donc un extrait

Chapitre 3 – Le chant sublime
Cette année-là, le mois de juin était plus chaud que les années précédentes. La longue journée, étouffante, tirait à sa fin, alors que le soleil, à moitié caché derrière les hauts pics, incendiait les nuages vaporeux que le vent balayait sur son passage, teintant le ciel de pourpre et d’or. La pente douce de la montagne aboutissait à un vaste plateau parsemé de petits arbres offrant tout de même un abri.
La foule avait afflué vers l’endroit depuis le début du jour, comme attirée par une expectative fascinante. Il y avait des Galiléens des environs : des pêcheurs, des agriculteurs, des gens simples et souffrants, surchargés et affligés. Il y avait des Juifs arrivés d’au-delà du Jourdain, de Jérusalem, des étrangers de la Décapole. Les voix s’entremêlaient dans les dialectes régionaux, et tous partageaient la même immense curiosité empreinte d’attente et de désir. Soumis par les puissants, ces gens subissaient invariablement le mépris, l’arrogance et la présomption.
Ces gens s’aimaient dans leur douleur et leur nécessité et s’entraidaient. Ce rabbin qui les encourageait était le roi attendu depuis des siècles, espéré affectueusement, qui les libérerait de l’opprobre et de la servitude. Ils L’avaient entendu et l’avaient vu plus d’une fois, et ils avaient constaté que jamais personne n’avait fait ce qu’Il faisait ni n’avait parlé comme Il parlait. Ils étaient accourus de partout pour l’entendre : des alentours du lac, des campagnes, des villes distantes et des villages.
Il y avait quelque chose de particulier dans l’air. Le bleu scintillant du ciel s’agençait au vert vif de la terre, et la brise caressante arrivait de la mer, des landes et des contreforts du mont Hermon qui alternaient pour se répandre sur l’immense plateau d’Esdrelon, transportant l’odeur douce-amère du sol brulé.
Dans sa grandeur particulière, la montagne est aussi un symbole : le symbole du « Fils de l’Homme » qui descend jusqu’aux humains en vainquant les difficultés de l’immersion dans l’abîme, et celui de l’homme qui élève et conduit les humains au-delà des escarpements lacérants jusqu’au cœur de Dieu. En outre, la montagne constitue un point saillant du paysage.
Grimper la montagne peut signifier vaincre les obstacles qui entravent la progression sur le chemin évolutif. Descendre la montagne peut signifier ne pas tenir compte des obstacles et refaire le chemin en tendant les mains à ceux qui sont restés pris derrière.
La descente jusqu’aux humains pour les élever vers Dieu est très ardue. Se perdre parmi les querelles humaines pour trouver les Esprits perturbés dans la nuit des nécessités apparentes pour ensuite resplendir dans l’aube sublime en les guidant au-dessus des décombres de la veille, afin de monter jusqu’au plateau où brille en permanence le soleil du jour clair et durable. Descendre sans tomber.
Les humains engendrent des obstacles à partir des opinions et érigent des collines avec des conventions. S’oublier et voir jusqu’à ceux qui se débattent au milieu de préoccupations inutiles, qui ravivent avec empressement, en étant aux prises avec un désarroi émotionnel. Se donner. S’intégrer et sembler être comme les autres, mais en n’étant comme personne. Voilà les options : monter, descendre. Monter sans abandonner les bas-fonds et descendre sans oublier les Cieux. La montagne était une montagne quelconque. Le poème qui y serait récité n’avait jamais été entendu, et ne le serait plus jamais non plus en aucune autre époque.
L’évangéliste Matthieu raconta : « Et Jésus, voyant la foule, grimpa sur une montagne », tandis que Luc indique : « Puis, descendant avec eux, Il s’arrêta dans un endroit planche ».
Monter ou descendre, cela importe peu. Cependant, la vérité est que sur le plateau de la montagne, Il s’arrêta, et debout, se revêtit de lumière. Une auréole resplendissante illumina Ses cheveux embrasés que la brise légère faisait voleter. Ses vêtements irradiaient, et l’anxiété des gens qui l’entouraient était palpable. Dans la foule, hommes, femmes et enfants verraient gravé dans leur cerveau et dans leur cœur le Message, le Poème qui établirait des réalités différentes.
La foule était Sa passion, Sa vie. Il l’aimait et en prenait soin ; Il la guidait. Sentant la foule envoûtée, magnétisée, s’oubliant elle-même dans une sublime communion dont débordait toute la vie, Il prit la parole pour leur enseigner :
– Bienheureux les pauvres en esprit, car le Royaume des cieux est à eux !
Les pauvres, tout le monde les connaissait. Ils étaient vêtus de haillons, nauséabonds, malades. Ils tendaient la main que la misère avait usée. Ils étaient pauvres. Toutefois, nombre d’entre eux possédaient les trésors de la « richesse » de l’esprit ! Un esprit « riche » de révolte, détenteur de passions, doté d’un vaste capital d’angoisse et d’amertume.
Qu’étaient donc ces « pauvres en esprit » ?
Le vent sifflait une douce mélopée pour la foule pensante, qui réfléchissait dans le silence qui s’était installé spontanément pendant la pause qui se fit naturellement et s’étirait.
Les riches possédaient de l’argent, des titres et des propriétés, ainsi que des esprits riches d’ambition, d’orgueil et d’aversion envers la nouveauté.
Les « pauvres en esprit » sont ceux qui n’ont ni possessions ni ambitions, qui aiment la liberté, qui luttent pour les droits d’autrui, qui sont idéalistes, qui cultivent la vérité et sont prêts pour la vérité. Ils n’ont pas d’entraves qui les empêchent d’avancer ni d’aimants qui les tirent vers l’avant. Ils ressemblent aux simples, aux démunis et aux enfants. Ils sont entièrement libres. Ils sont candidats pour le Royaume des Cieux en étant déjà sujets de celui-ci. Ils sont innocents parce qu’ils ont vaincu au prix de leurs larmes et de leurs sueurs. Ils ont payé leur dette et corrigé leurs travers. Ils sont purs, mais sans le vide du « je ». Ils sont prédisposés à décider par eux-mêmes et à se sublimer eux-mêmes.
Ils se sont libérés des résidus du monde, sans être détruits, ni affligés. Ils sont comme tous les autres, aux côtés de tous, sans personne, sans être attachés aux autres ni soumis à leurs conventions. « Pauvres en esprit ! »

La foule attendait ; les cœurs battaien t; les yeux de tous brillaient d’une lueur différente.
La voix du Rabbin enchantait :
– Bienheureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés !
L’œil est la chandelle du corps, et tous les yeux s’étaient allumés, baignés de larmes. Le visage du Rabbin était d’or et se reflétait sur le ciel lointain, très clair.
Tous les gens présents avaient accumulé des larmes et beaucoup les versaient sans cesse au fil de leurs rudes épreuves, en secret ou publiquement. Longue est la route de la souffrance ; rudes et cruels sont les jours de l’existence. Esprits marqués par l’inconfort et l’inquiétude, cœurs déchirés, maladies et expiations. Tous pleuraient et ressentaient une paix restauratrice découlant des pleurs. Beaucoup croyaient que pleurer était honteux, oubliant les larmes de honte. D’autres disaient que les larmes sont un signe de petitesse et témoignent de la faiblesse et de l’absence de dignité.
La pluie décharge les nuages et enrichit la terre. Elle débarrasse de la poussière et vitalise le verger. Les larmes constituent une présence divine.
Quand une personne pleure, c’est la Loi qui s’applique, traçant des chemins de paix dans les provinces de l’esprit en vue de l’avenir.
Les pleurs ne peuvent donc pas remplacer les rênes contenant la révolte lors des crises de folie. On ne peut pas non plus esquiver, dans le courant, les rives abruptes de l’équilibre, et laisser le ruisseau tumultueux semer la destruction et déchirer les champs.
Pleurer, c’est chercher Dieu dans les régions brûlantes de la solitude. Seul et avec Lui. Ignoré de tous, mais dans Sa mémoire. Souffrant de toutes parts, mais entendu par Ses oreilles. Les pleurs disent ce que la bouche ne parvient pas à murmurer. Une personne qui pleure sollicite, dans l’attente. Dans l’impossibilité de s’exprimer par des mots, de mettre son âme à nu, de se libérer de toute inquiétude.
« Ils seront consolés ! »

Livres de Divaldo Franco Pereira

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